Mille Boudhas

Un parmi tant d'autres.

Ça finit par être beaucoup. Trop.

Plein de Boudhas dans ce pays, tous le plus de quelque chose. Le plus grand assis, le plus grand debout, le plus grand couché, le plus haut en altitude, celui en émeraude, celui en or massif, le parlant et j'en passe. Tous avec une histoire particulière. Je disais à Gabriel qu'ils ne semblaient pas encore avoir pensé au Boudha marchant sur les mains lorsque, leçon d'humilité, voilà le Boudha de la pastèque.

Le Boudha de la Pastèque! N'importe quoi...

Que je vous raconte. Une très jolie jeune fille découvre dans son champ une pastèque lourde, mais lourde, incroyablement lourde. Elle la découpe afin de pouvoir la transporter chez elle partie par partie quand elle découvre un Boudha à l'intérieur. Elle s'empresse de l'amener au temple et de le présenter à un bonze, qui comme par hasard est jeune et assez beau garçon. Ils parlement, ils échangent, se revoient souvent pour... parler du Boudha de la Pastèque. Les habitants du village soupçonnent rapidement une relation amoureuse et décident de tuer la fille en la poignardant, disant que le sang coulerait par terre confirmant ainsi qu'elle était humaine et qu'elle avait des intentions illicites envers le bonze. Mais voilà qu'une fois poignardée, le sang plutôt que de s'écouler a giclé haut vers le ciel. Celle que l'on croyait pécheresse était une sainte femme. Depuis ce temps, on la vénère avec respect, accompagné d'une crainte et d'un regret.